Mariage

UNE FÊTE POUR NOTRE AMOUR

Seigneur, nous te prions :

Leurs cœurs sont déjà remplis d’amour l’un pour l’autre.
Ils veulent te confier cet amour.
Ils te demandent de le consacrer.
Sois la source même de la parole qu’ils vont se donner en ta présence
Et qu’ils auront à garder tout au long de leur vie.
Donne-leur d’être fidèle comme tu es fidèle.Gold Wedding Rings
Que leur union s’en trouve toujours affermie;
Donne-leur de s’aimer comme tu les aimes.
Que leur amour en soit toujours nouveau.
Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.

 

Lieu de la rencontre avec le Christ

L’Église, quant à elle, en célèbre le sacrement. Le mot «sacrement» recouvre le sens de  » mystère religieux, bénédiction, engagement « . Sacrare signifie «consacrer, dédier à la divinité, sanctifier, rendre indestructible et invulnérable, confirmer, sceller». En parlant de sacrement du mariage, l’Église affirme que ce consentement échangé entre deux êtres est aussi l’affaire de Dieu. L’Église consacre le mariage; ainsi, elle le sanctifie totalement, le place sous la bénédiction divine. Elle offre par là aux époux l’espérance de voir leur union demeurer indestructible, invulnérable. Il y a dans le mot « bénédiction» beaucoup de douceur. En effet, le sacrement ne confère pas au mariage un caractère rigide, mais douceur, souplesse et vie. Sous la bénédiction de Dieu, il sera un chemin de tendresse qui rendra les époux plus ouverts l’un à l’autre, plus compréhensifs, plus aimants.

Sur le plan théologique, le sens du sacrement est que l’action accomplie par Jésus, il y a deux mille ans, s’actualise encore aujourd’hui et continue d’imprégner le parcours concret des hommes. Ce qui veut dire que l’amour dont Jésus nous a aimé jusqu’à la mort se fond dans l’amour des jeunes époux et les transforme. L’amour du Christ sanctifie et rend total l’amour entre deux êtres, qui est toujours fragile et exposé aux velléités de possession, aux projections, et aux incompréhensions. C’est dire que pour l’Église, le mariage est un lieu important de rencontre avec le Christ. A travers leur amour mutuel, les époux pressentent ce que signifie concrè-tement son amour et grandissent toujours plus dans ce mystère, qui s’est accompli dans la passion et sur la croix. Par leurs efforts quotidiens pour s’aimer l’un l’autre, ils compren-nent ce que veut dire profondément la parole de Jésus: Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime (Jn 15,13).

Le contact

La théologie du Moyen Age, sous l’influence de la pensée germanique, comprenait différemment le sacrement. Elle considérait que le signe visible transmet quelque chose d’in-visible. Souvent, ce signe visible est l’imposition des mains ou l’onction, liée à une parole efficace. Les sacrements agissent toujours par le contact. Les Pères de l’Église disent que dans le sacrement, le Jésus de l’histoire nous touche de sa main et nous transmet son amour qui guérit. Dans le contact plein de tendresse des époux, dont le sommet est l’union sexuelle, se transmet l’amour de Dieu. Cela en dit long sur la dignité de l’amour conjugal. Dans le catholicisme, le regard porté sur la sexualité est beaucoup plus positif dans la théo-logie sacramentaire que dans la théologie morale, encore influencée par un certain mépris du corps. L’amour physique des époux est le lieu où ils peuvent faire le plus intensément l’expérience de Dieu. Cette compréhension sacramentelle de l’amour sexuel correspond au point de vue de la psychologie actuelle. Pour certains psychologues, la sexualité contient un potentiel de transcendance. L’acte sexuel ren-voie toujours, au-delà de lui, au mystère de la transcendance, au mystère de l’amour infini et inépuisable de Dieu. Le philosophe Walter Schubart voit un rapport étroit entre l’Esprit de Dieu, qui unit les contraires, et l’amour des époux, dans lequel une étincelle de l’unité divine brille en ce monde. «L’unité divine se sert de la dualité humaine pour se rendre visible à travers elle… Tout acte d’amour… est un élan vers la perfection, un prélude à la fusion de Dieu et du monde… Quand deux amoureux se rencontrent, une plaie de solitude se ferme quelque part dans le cosmos.»

L’amour

Quand le visible transmet l’invisible, cela veut dire aussi que le visible n’est pas tout. Il est juste le signe de l’invisible, du divin. Cette compréhension du sacrement est vraiment un soulagement pour les époux, souvent dépassés par des images idéales trop exigeantes. Beaucoup échouent parce qu’ils attendent de leur conjoint quelque chose de parfait, quelque chose de divin. Ils espèrent de lui un amour absolu, une compréhension absolue et une fidélité absolue, qui le dépasse, parce que Dieu seul est pourvoyeur d’absolu. Si j’attends cet absolu de quelqu’un, je suis constamment déçu, car l’amour de l’autre est toujours limité: limité par son carac-tère, par ses projections, par les blessures de sa propre histoire. Ce que l’autre me donne ne me suffit jamais.

Mais si je comprends son amour comme relevant de l’amour de Dieu, je peux le savourer. Je peux m’en réjouir. Je sais que cet amour est fragile, que mon conjoint, d’un instant à l’autre, peut être déterminé par ses blessures plutôt que par l’amour qu’il me porte. Je sais que je ne peux pas retenir cet amour, que je ne peux pas l’extraire toujours plus de lui. Mais je peux le savourer. En lui, je pressens quelque chose de l’amour absolu de Dieu, intarissable, inépuisable. Si l’amour conjugal est ouvert à l’amour de Dieu, il n’est pas menacé par des reproches mutuels d’insuffisance. Les époux peu-vent se réjouir de l’amour de l’autre sans s’y agripper; au contraire, ils savent que celui-ci les renvoie à l’amour de Dieu et que la vraie fondation sur laquelle ils peuvent construire, c’est Dieu, et non leurs propres sentiments.

De la sorte, leur relation ne sombrera jamais dans l’ennui. Beaucoup d’époux souffrent de ce que leur amour est tombé dans une telle banalité que leurs sentiments se dissolvent progressivement. On connaît l’autre. L’amour a perdu son charme. Il n’a plus rien d’ensorcelant. Mais s’il reflète toujours le mystère de l’amour divin, il ne s’étiolera jamais. Un jour ou l’autre, je connais le corps de l’autre. Mais s’il me renvoie au mystère de l’amour de Dieu, si dans le regard de l’autre je pressens le regard d’amour de Dieu, l’amour reste vivant. Il participe de l’infinité et de l’éternité divines. Alors, je découvre l’amour de l’autre comme un cadeau immérité. Je perçois aussi mon amour comme mystère. En lui, je touche à l’infini mystère de Dieu.

À lire :
GRÜN, Anselme. Le mariage : bénédiction pour la vie. Montréal, Médiaspaul, 2003, 60p.
LAMARCHE, Denise. Nous marier devant l’Église…pourquoi? Montréal, Fides∑Médiaspaul, 2004, 42 p.

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