Eucharistie

Quand l’Eucharistie fait signe

Dans la tradition spirituelle, il existe de nombreux signes qui nous invitent à vivre du mystère de l’Eucharistie. Il y a le son des cloches. Nombre de ceux qui n’ont pas le temps, dans la semaine, d’aller à la messe, s’en souviennent au son des cloches. Et cette pensée transforme déjà leur quotidien. Chez nous, les cloches sonnent aussi pendant la transsubstantiation. C’est pour beaucoup une invitation à s’arrêter intérieurement et à croire que ce qui a lieu dans l’Eucharistie transforme aussi leur vie quotidienne concrète. Pour d’autres, la vue de chaque église leur rappelle l’Eucharistie. Pour moi, c’était toujours émouvant de voir mon père ôter son chapeau chaque fois qu’il passait devant une église. C’était l’expression de son respect pour l’Eucharistie qui y était célébrée chaque jour. Dans la tradition spirituelle, on connaissait le renouvellement spirituel de l’Eucharistie. Quand on n’a pas la possibilité de participer à l’Eucharistie, on s’unit spirituellement à la célébration de la sainte messe pour sanctifier sa vie et s’abandonner à Dieu, comme le Christ. Le but de cet exercice était de comprendre chaque journée comme une Eucharistie, comme action de grâces et offrande à Dieu.  » est décisif, quand on pense ainsi à l’Eucharistie, qu’elle ne reste pas limitée à sa courte célébration, mais qu’elle agisse sur toute notre vie, qu’elle transforme tout en nous et autour de nous, et que nous rencontrions partout l’amour avec lequel le Christ nous a aimés jusqu’au bout.

L’Eucharistie, drame sacré

Dans l’Eucharistie, nous célébrons ce qui est au cœur de notre foi. Mais cela veut dire aussi que nous y condensons tous les problèmes de notre foi et tous nos problèmes relationnels. Il ne s’agit pas d’arranger l’Eucharistie de façon plus agréable, mais de savoir comment nous pouvons aujourd’hui exprimer notre foi de telle sorte que nous nous y retrouvions nous-mêmes et que nous y retrouvions nos aspirations; que nous y fassions l’expérience de Jésus Christ comme notre Rédempteur et Sauveur, comme notre libérateur et comme celui qui nous révèle le sens de notre vie. L’Eucharistie est un drame sacré. Mais comment le jouer de sorte qu’elle atteigne les hommes d’aujourd’hui? Nous ne devons pas adapter l’Eucharistie au goût du jour. Or, aujourd’hui, ce qui est étranger et compliqué ne peut être adressé à l’homme que s’il est adapté et exposé avec soin.

L’évangéliste Luc, en tant que Grec fasciné par le théâtre et le spectacle, a décrit la mort de Jésus sur la croix, qui est célébrée dans chaque Eucharistie, comme un drame sacré. Cette mise en scène devait avoir pour effet de toucher les personnes au cœur et de leur faire vivre une profonde conversion intérieure: Toutes les foules qui avaient contemplé ce spectacle, voyant ce qui s’était passé, s’en retournaient en se frappant la poitrine. Il importerait que nous jouions aujourd’hui ce drame sacré de l’Eucharistie de telle sorte que les personnes réunies dans l’église – souvent simplement spectateurs – réagissent comme des personnes concernées et retournent à la maison transformées, comme des hommes qui ont senti qui est Jésus Christ: qu’il leur offre l’Eucharistie la vraie vie et qu’il guérit leurs blessures, qu’il les relève et leur montre une voie pour mener en ce monde une vie qui ait un sens. Nous ne devons pas attendre de chaque célébration de l’Eucharistie d’être concerné jusqu’au plus profond de nous-mêmes. Mais le sentiment que le mystère de Dieu et des hommes est célébré devrait toujours y être palpable. Alors, la célébration de l’Eucharistie – ainsi que le voit le Grec que fut saint Luc – contribuerait beaucoup à apporter le salut de Jésus Christ dans ce monde malheureux. En sortant de la sainte messe pour retourner à notre vie quotidienne nous serions relevés et capables de relever les gens qui nous entourent, capables d’avoir un rapport juste avec les choses de ce monde.

Célébrations:

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